Qui sont les Intore ?
Dans le Burundi monarchique, les Intore étaient plus que de simples danseurs ou guerriers. Ils étaient l’incarnation de la bravoure et les protecteurs du royaume. Sélectionnés parmi les jeunes hommes d’élite, ils servaient le roi, les princes ou les chefs importants, assurant la sécurité des régions qui leur étaient confiées.
De la particularité à la diversité !
Ne les confondez pas avec une armée permanente. Les Intore étaient plutôt une garde royale personnalisable, choisie en fonction de leur loyauté, leur courage et leurs compétences martiales. Ils se distinguaient par des noms spécifiques qui reflétaient leur bravoure et leur combativité, comme les “Abadasigana” de Mwezi Gisabo ou les “Amasuka” de Mwambutsa.
Leurs journées rythmées par l’entraînement et la guerre
En temps de paix, les Intore perfectionnaient leurs talents au tir à l’arc et à la danse. Vêtus d’un pagne en peau (inkindi), de grelots aux chevilles et d’une coiffe en fibres de bananier, ils maniaient leur lance de parade avec une dextérité redoutable.
Lorsque la guerre menaçait, les Intore accouraient de toutes les régions pour défendre leur roi et leur patrie. Tous les hommes adultes valides étaient tenus de participer à la défense du royaume. La lâcheté était intolérable. Un homme craintif était banni de la société. Sa seule chance de réhabilitation était de prouver sa valeur lors d’un conflit en “KWIYUHAGIRA”, c’est-à-dire en se portant au-devant du danger.
La danse des Intore: Un héritage vivant
Si les temps ont changé et que les Intore ne sont plus des guerriers actifs, leur héritage perdure à travers leur danse. Plus qu’un simple spectacle, elle est un témoignage vibrant de leur histoire, de leurs valeurs et de leur esprit combatif. Chaque mouvement, chaque rythme raconte une histoire de bravoure, de loyauté et de sacrifice.
Que pouvons-nous retenir de tout ça?
Loin d’être réduits à des danseurs folkloriques, les Intore incarnent un riche héritage du Burundi. Leur bravoure, leur sens du devoir et leur attachement à leur roi et à leur patrie continuent d’inspirer les générations futures.
Par Clara Kenguruka